Dans les entreprises de services numériques (ESN), le pilotage de la rentabilité repose sur une compréhension fine des indicateurs de performance.
Parmi eux, le TACE, ou Taux d’Activité Congés Exclus, joue un rôle essentiel dans l’évaluation de l’utilisation productive des collaborateurs.
Cet article explique ce qu’est le TACE, en quoi il diffère du TACI, comment il est calculé, et pourquoi il est crucial pour établir les coûts journaliers moyens (CJM).
Nous aborderons également ses avantages, ses limites, ainsi que des pistes pour optimiser cet indicateur.
Qu'est-ce que le TACE (Taux d'Activité Congés Exclus) ?
Le TACE mesure la proportion de temps qu’un collaborateur consacre à des activités facturables sur son temps de travail, hors congés.
En d'autres termes, il évalue l'efficacité opérationnelle des ressources humaines, en excluant les périodes non travaillées pour cause de congés.
Différence entre TACE et TACI
Le TACE est parfois confondu avec le TACI (Taux d’Activité Congés Inclus).
Voici la distinction :
- TACE : Ne prend pas en compte les congés dans le calcul. Il se concentre uniquement sur les jours où le collaborateur est en activité.
- TACI : Inclut les congés dans la période de référence, offrant ainsi une vue plus large mais moins précise sur le temps effectivement productif.
Le TACE est particulièrement pertinent pour les ESN car il reflète la capacité de production effective d’un collaborateur sur son temps actif.
Formules de calcul
TACE (Taux d’Activité Congés Exclus) :
TACI (Taux d’Activité Congés Inclus) :
Exemple :
- Une année compte 230 jours travaillés hors congés.
- Un collaborateur a 180 jours facturables.
- Son TACE est de 230/180×100=78,3%.
- Si l’on inclut les congés (30 jours), les jours calendaires totaux sont de 260. Son TACI devient 180/260×100=69,2%
Lien entre TACE et Coûts Journaliers Moyens (CJM)
Le TACE est fondamental dans le calcul des CJM.
Ces derniers permettent de déterminer le prix de revient quotidien d’un collaborateur, une donnée essentielle pour fixer les tarifs des prestations.
Formule de calcul du CJM :
Le TACE détermine le nombre de jours facturables en précisant la part de temps productif sur les jours travaillés.
Une augmentation du TACE se traduit donc directement par une baisse du CJM, ce qui améliore la compétitivité des offres de l’ESN.
Avantages et limites du TACE
Avantages :
- Précision opérationnelle : Le TACE offre une vision claire du volume de production d’un collaborateur.
- Pilotage de la rentabilité : Il permet d’évaluer l’impact des variations d’activité sur les marges.
- Aide à la prévision : En couplant le TACE avec d’autres indicateurs comme le taux de réalisation, les ESN peuvent mieux anticiper leurs résultats.
Limites :
- La création de valeur ne se mesure pas uniquement par la facturation : Il existe des tâches qui, bien que non facturables, apportent de la valeur à l’entreprise. Par exemple, des collaborateurs peuvent investir du temps dans la formation interne, l’accompagnement de collègues, ou des actions commerciales. Ces contributions, essentielles au développement de l’entreprise et ne sont pas traduite dans le TACE.
- Vision partielle : le TACE ne reflète pas la qualité du travail accompli. Il doit donc être utilisé conjointement avec d’autres indicateurs de performance pour offrir une vision plus complète.
- Vision parfois trompeuse : dans le cadre de projets facturés à prix fixe, le TACE peut donner une lecture biaisée. Un collaborateur peu performant mais qui consacre 100 % de son temps au projet affichera un TACE élevé, masquant potentiellement des inefficacités qui retardent l’avancée du projet. De même, le TACE peut être influencé par des facteurs externes indépendants des collaborateurs (contraintes clients, retards imprévus), ce qui peut compliquer son interprétation comme mesure de performance individuelle ou collective.
Il est donc essentiel de croiser le TACE avec l’autre indicateur essentiel au pilotage : le Taux de réalisation.
Comment optimiser le TACE ?
- Réduction des intercontrats :
- Adopter une stratégie commerciale proactive pour minimiser les périodes non facturables.
- Augmenter la polyvalence des collaborateurs pour les redéployer plus rapidement.
- Amélioration des processus internes :
- Investir dans des outils d’automatisation pour réduire les tâches administratives chronophages.
- Optimiser la gestion des plannings afin de maximiser le taux d’occupation.
- Montée en compétences :
- Former les équipes pour qu’elles puissent intervenir sur des projets plus diversifiés ou à plus forte valeur ajoutée.
- Identifier les collaborateurs à faible TACE et analyser les causes (manque de missions adaptées, problèmes de formation, etc.).
- Politique de congés adaptée :
- Étaler les périodes de congés pour limiter l’impact sur les périodes d’activité.
- Proposer des congés fractionnés, en fonction des besoins opérationnels.
Conclusion : TACE et taux de réalisation, une vision complémentaire
Le TACE est un indicateur clé pour les ESN, car il reflète la capacité de production effective des collaborateurs.
Bien qu’il présente des limites, sa pertinence reste indéniable dans le calcul des CJM et l’optimisation des processus.
Pour maximiser son impact, il doit être analysé en lien avec d’autres indicateurs comme le taux de réalisation, garantissant ainsi un pilotage complet de la performance.
En effet, si le TACE mesure le volume de production, il doit être utilisé conjointement avec le taux de réalisation (rapport entre le prix réel facturé et le prix cible).
Ensemble, ces deux indicateurs permettent de piloter à la fois la productivité et la rentabilité, offrant une vision équilibrée de la performance.